Fondation Giacometti

Ce lustre en bronze à patine mordorée a probablement été exécuté juste après la guerre. Il est mentionné dans une lettre de Diego Giacometti à son frère Alberto du 1er avril 1949.
Partie d'un ensemble important comprenant quatre appliques, ce plafonnier est de proportions assez imposantes (185 cm de diamètre). Suspendu au plafond par une chaîne, il est composé en son centre d'un bloc à section hexagonale (polyèdre à 18 faces) d'où partent six « branches » à section hexagonale également, à la surface vibrante, dont l'extrémité s'affine et se termine par deux petites feuilles. Chaque branche est surmontée d'une « fleur » composée de plusieurs feuilles en bronze réunies à leur base. Les six bouquets de feuilles sont équipés pour recevoir une ampoule électrique. Une grappe de feuilles est suspendue au polyèdre et achève ainsi la composition.
Ce lustre a appartenu à l'éditeur d'art Louis Broder, avec lequel Alberto Giacometti a travaillé. Des oeuvres d’Alberto Giacometti illustrent notamment les ouvrages de Paul Eluard (Un poème dans chaque livre), et de René Crevel (Feuilles éparses), édités par Broder en 1956 et 1965. Alberto Giacometti a réalisé d'autres objets d’art décoratif pour Louis Broder, notamment un lustre pour sa librairie-galerie.
Alberto Giacometti avait déjà créé des lustres, suspensions et appliques pour le décorateur Jean-Michel Frank dans les années 1930, notamment une paire de suspensions exécutées en 1939 pour un riche client argentin de Jean-Michel Frank, qui utilisaient le même vocabulaire formel végétal mais sur un mode surréaliste.
Dans sa production d'après-guerre, l'artiste, sauf exception, n'exécute que des pièces d'art décoratif de commande, qui ne connaissent pas d'édition.

Sans inscription

Louis BRODER