Fondation Giacometti

Ce coin d'atelier est celui qu'occupe Alberto Giacometti à Paris, au 46 rue Hippolyte Maindron, où il vit et travaille depuis 1926. Sujet fréquent dans son oeuvre graphique, l'intérieur de l'atelier, constamment sous les yeux de l'artiste, lui propose des points de vue qui varient à mesure que les meubles et les oeuvres en cours de réalisation se déplacent dans ce minuscule espace de 23 mètres carré. Tant dans ses nombreux dessins que dans ses lithographies et eaux-fortes réalisées à partir de 1951, le lieu, peuplé ou non de figures, rend compte de l'intérêt de l'artiste pour la représentation de l'espace.
On y retrouve, entre autres éléments immuables du mobilier, le tabouret de bar. L'artiste fixe son attention sur ce tabouret, placé derrière une oeuvre alors présente dans l'atelier et dont on ne devine que les jambes posées sur un socle. On peut voir également, derrière, le montant du sofa qui est contre le mur du fond de l'atelier, et des tableaux, posés sur le sol ou sur un chevalet. Le trait ne s'attarde pas sur ces détails et concentre notre regard du sur le seul tabouret. Un dessin au crayon très proche, non daté mais réalisé très probablement au même moment, a été reproduit en phototypie en juin 1957 dans le n° 98 de la revue éditée par Maeght, "Derrière le miroir", à la page 23, ce qui permet de penser que la dédicace, datée du 20 décembre, est peut-être postérieure à la réalisation du dessin qu'on pourrait alors dater vers le milieu de l'année 1957.
Le dédicataire du dessin est Marguerite Lang, soeur d'Angèle Lamotte qui fut la première épouse de Tériade. Marguerite Lang fut elle-même une proche collaboratrice de l'éditeur d'origine grecque, travaillant auprès de lui pour la publication de la revue d'art "Verve", et sur ses différents projets de livres illustrés. Alberto Giacometti, qui connaissait Tériade depuis la fin des années vingt, s'est lancé dès la fin des années cinquante dans la réalisation de lithographies pour un ouvrage sur Paris dont Tériade assurerait l'édition, "Paris sans fin" publié en 1969. C'est sans doute dans ce contexte de travail que Giacometti a fréquenté Mme Lang, et qu'il lui a dédicacé ce dessin.
Marguerite Lang conserva l'oeuvre auprès d'elle jusqu'à sa mort le 21 août 1971, et ce dessin, jamais exposé du vivant de l'artiste, n'apparaît pour la première fois que lors de la vente la succession Lang en 1972.

Dédicacé au crayon en bas à droite 20 decembre 1957 " Pour Marguerite / 20 décembre 1957 / Alberto Giacometti "

Collection particulière
Vente Bernard Oger Paris (France), 4 Mars 1972, lot n°19
Collection particulière
Vente Etude Loudmer Paris (France), 7 Février 1978, lot n°118
Collection particulière
Vente BRIEST Francis Paris (France), 28 Novembre 1996, lot n°11
Vente Artcurial. Briest. Le Fur. Poulain. F. Tajan Paris (France), 23 Octobre 2008, lot n°106
Vente Artcurial. Briest. Le Fur. Poulain. F. Tajan Paris (France), 1 Juin 2010, lot n°34

1987 Sartre e l'arte. Omaggio a Jean-Paul Sartre, Rome (Italie), Villa Medici, du 18 février au 25 mars 1987, cat. n° 88

Tableaux modernes. Succession de Madame Lang, Paris : Bernard Oger, 1972, lot n° 19
Vente (catalogue à chercher), Paris : Mes Guy Loudmer & Hervé Poulain, 1978, lot n° 118
Tableaux impressionnistes et modernes, Paris : Francis Briest, 1996, lot n° 11, p. 18, ill. p. 18
Art moderne I, Paris : Artcurial. Briest. Le Fur. Poulain. F. Tajan, 2008, lot n° 106, ill. p. 106
Art Moderne, Paris : Artcurial. Briest. Le Fur. Poulain. F. Tajan, 2010, lot n° 34