Fondation Giacometti

Alberto Giacometti utilisait aussi bien des feuilles vierges que des pages de livres, de revues, de journaux, voire des morceaux de nappe en papier, pour réaliser ces dessins. De cette production intense, qui témoignait de la place qu'il donnait au dessin, dans son existence, pour lui permettre de comprendre ce qu'il voyait, peu d'oeuvres ont été conservées, le plus souvent grâce aux proches de l'artistes qui gardaient ces dessins ou à qui Alberto en faisait don.
Ces têtes ont ainsi été dessinées sur la dernière de couverture de la revue "La Table Ronde", le numéro 2 de février 1948, dernière page qui a été détachée du reste de la revue.
Le dessin a subi une restauration - on peut voir notamment des consolidations aux déchirures qui se trouvent sur les bords de la feuille - restauration qui a altéré la nature de la face dessiné, en aplatissant les contours, en harmonisant et adoucissant les traces du crayon. Malgré ce traitement, on peut reconnaître le travail de l'artiste dans l'obsession avec laquelle il cerne les visages - particulièrement la tête d'homme en haut au centre, dont les traits ont été appliqués avec une telle intensité que la surface même du papier a été fragilisée, comme on le voit également sur plusieurs autres dessins.
Les visages ne renvoient pas à des personnes particulières, même si l'on peut reconnaître les traits d'Annette dans le buste en bas à gauche, mais sont plutôt des stylisations, sur un mode générique, de la figure humaine, dont la représentation est au coeur du travail de Giacometti.
Ce dessin n'a jamais été exposé ni reproduit du vivant de l'artiste.

Sans inscription

Vente Galerie Kornfeld Berne (Suisse), 17 Juin 2010, lot n°331

74 Auktion, Zurich : Philippe Schuler Versteigerungen AG, 1999, lot n° 3027
Kunstwerke des 19. Und 20. Jahrhunderts, Gegenwartskunst. Teil II, Berne : Galerie Kornfeld, 2010, lot n° 331, p. 78