Peu de temps après le décès d’Alberto Giacometti en 1966, Eli Lotar sollicite l’aide de Pierre Matisse afin d’exploiter l’ensemble des photographies qu’il a prises, plusieurs années durant, dans l’atelier du sculpteur alors qu’il lui servait de modèle. Mais la lassitude, la maladie, l’isolement de Lotar expliquent l’inachèvement de ce dernier projet photographique à la veille de sa propre disparition en 1969. Cette rencontre Lotar/Giacometti révèle pourtant un dialogue singulier, équilibré. Lotar photographie Giacometti, Giacometti sculpte Lotar : un jeu de miroirs révélant une amitié profonde née dans l’insouciance et l’intensité créative de l’entre-deux-guerres que cette conférence s’efforcera de retracer.
Damarice AMAO
Docteure en histoire de l’art et de la photographie, Damarice Amao est assistante de conservation au Cabinet de la photographie du Musée national d’art moderne/Centre Pompidou. Son expertise couvre le champ de la photographie d’avant-garde et le surréalisme. Aux côtés de Clément Chéroux, elle a été commissaire de l’exposition Jacques–André Boiffard, la parenthèse surréaliste qui s’est tenue au Centre Pompidou en 2014. Sa thèse sur le photographe Eli Lotar vient d’être publiée aux éditions Textuel (Eli Lotar et le mouvement des images, 2017). En tant que co-commissaire, elle dirige le catalogue de l’exposition consacré à Eli Lotar au Jeu de Paume au printemps 2017. Dans le cadre des 40 ans du Centre Pompidou, elle vient de publier avec Karolina Lewandowska, Le spectre du surréalisme, une exposition sur la survivance du surréalisme dans la photographie contemporaine, présentée aux Rencontres de la photographie d’Arles durant l’été 2017.